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Souvenirs de Eugène Le Gall

Avec la 8e DCT (1939-1940)

Service à la mer

Il y a toujours trois officiers de service à la fois :

1° l’officier d’Armes. Son poste est sur la passerelle supérieure ; assisté d’une équipe de veilleurs, il se tient prêt à déclencher le feu et à donner l’alerte à
2° l’officier de quart. Chargé de la navigation, du point, il a également une équipe de veilleurs. Sur réception de l’alerte, il actionne le klaxon de combat.
3° l’officier de transmissions, qui déchiffre et envoie les messages, et seconde l’officier de quart.

Les autres officiers couchent à leur poste de combat, ou tout au moins à proximité. Pour cela, on a installé avec les moyens du bord des couchettes dans les endroits les plus inattendus. L’officier fusilier dort ainsi sous la boite à cartes, dans une espèce de lit clos qui le protège tant bien que mal de la pluie et du froid. On dort d’ailleurs tout habillé, avec bottes et casaque. De la sorte, en quelques secondes le navire est prêt à combattre.

Pour l’équipage, il y a toujours une bordée d’alerte aux pièces, et on peut ainsi envoyer quelques obus dès l’alerte, en attendant que tout le monde ait rejoint son poste.

Sur l’Indomptable, j’étais chargé de la navigation. Avec moi étaient le Commandant en second comme Officier d’Armes et le lieutenant de vaisseau Queffelec (1), officier de transmissions. De plus, dans la journée, le Commandant et son chef d’état-major ne quittaient guère la passerelle.

J’ai déjà dit que nous ne faisions que l’éclairage des convois. Cependant, une fois, il nous arriva de faire une escorte. C’était en octobre. Un fort convoi d’une cinquantaine de navires, dans lequel se trouvait notamment l’Ondiana, de la transat, avait quitté Kingston, en Jamaïque, et faisait route directe sur la manche. Il était accompagné uniquement par un sous-marin. C’était le fameux Surcouf, spécimen unique au monde, portant deux canons de 203 en tourelle, et même un hydravion aux ailes démontées. Or ce submersible se trouva en difficulté, alors que le convoi était au milieu de l’Atlantique. Les moteurs électriques en avarie, il se trouvait dans l’impossibilité de plonger, situation angoissante pour un submersible dont c’est la meilleure protection. La 8e DCT, en conséquence, fut dépêchée à sa rencontre, de toute urgence. Ce fut un convoi sans histoire, favorisé par le beau temps, mais émaillé toutefois par des alertes de nuit, non motivées d’ailleurs. Aucun navire ne fut perdu.

Etat-major

Etat-major de l'Indomptable.




Capitaine

Capitaine de Frégate Brenac.




Henri Queffélec

(1) Frère aîné de l’écrivain. Ci-dessus, Henri Queffélec.
(Photo Philippe Plisson / Musée de la Marine)



Le sous-marin Surcouf

Le sous-marin Surcouf

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Mis à jour le 30 juillet 2010



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